De 1970 au tournant des années 2000, le risque de blessures lors de sports de neige a quasiment diminué de moitié. Deux facteurs l’expliquent: d’une part, l’amélioration de l’équipement; les fixations qui se détachent de la chaussure en cas de chute ayant en particulier fortement contribué à réduire les fractures. D’autre part, des normes de sécurité claires quant à l’aménagement des pistes, qui permettent d’accroître la sécurité de celles-ci.
Persistance du nombre élevé d’accidents
Malgré cela, le risque de blessures a cessé de reculer ces dernières années et quelque 63 000 personnes se blessent encore tous les ans en Suisse en faisant du ski ou du snowboard. Même si le nombre effectif de blessé·es tend à décliner depuis dix ans, l’expert du BPA Benedikt Heer relativise cette tendance: «La raison tient surtout à la pratique en baisse des sports d’hiver.»
Nouvelle procédure d’inspection
Face à cette situation, Remontées Mécaniques Suisses (RMS) a entièrement revu la procédure d’inspection des installations de sports de neige, conjointement avec le BPA et d’autres partenaires. Les connaissances scientifiques du BPA ont largement été prises en compte, comme en témoigne la référence explicite à la documentation technique «Snowparks» du BPA. «Ce guide à l’intention des exploitant·es de snowparks comprend les principes de sécurité essentiels relatifs à la conception, à la construction et à l’exploitation des snowparks», explique B. Heer. Les points à observer pour la construction d’un snowpark y sont notamment détaillés, par exemple: comment construire un saut qui réduise l’énergie de l’impact et garantisse autant que possible une réception en douceur? Comment aménager et séparer au mieux les différents degrés de difficulté?
Les installations de sports de neige homologuées sont contrôlées tous les trois ans par un·e expert·e du service de conseil Sécurité de RMS. Ces spécialistes du service de pistes et de sauvetage disposent d’une longue expérience dans une fonction dirigeante au sein d’un service de pistes et de sauvetage. Un cahier des charges définit désormais les impératifs à remplir. De plus, si les expert·es constatent des défauts lors d’un contrôle, des délais clairs sont dorénavant fixés pour les corriger. Par exemple, des dispositifs antichutes manquants ou défectueux devront être installés sur-le-champ conformément aux exigences. Une procédure plus souple s’applique pour les points moins critiques, selon l’urgence et la faisabilité.
Obligation d’autodéclaration
Les exploitant·es de domaines skiables doivent remédier aux défauts de sécurité dans les délais impartis et, désormais, apporter la preuve des mesures prises – une nouveauté qui constitue un pas majeur vers une plus grande transparence. Romano Pajarola, responsable du service de conseil Sécurité de RMS, se réjouit de la numérisation du processus par RMS: «Cela nous permet de renforcer considérablement les contrôles et de nous assurer rapidement et simplement du respect des délais et de l’adoption de mesures appropriées.» Les expert·es en réception de travaux disposent ainsi du temps nécessaire pour effectuer tous les contrôles périodiques et peuvent se concentrer sur les cas particuliers et les mesures les plus importantes lors du suivi.
Ces dernières années, le BPA a grandement contribué à l’amélioration continue de la sécurité des installations de sports de neige. Une étape de plus a été franchie avec la nouvelle procédure d’inspection. Les exploitant·es qui se plient aux exigences se voient attribuer le label de qualité «Infrastructures pour sports de neige homologuées». L’objectif est de renforcer systématiquement la sécurité des installations et de corriger les défaillances de manière plus rapide et plus transparente.