Mesures possibles
Il est très vite apparu clairement, lors de ce forum, que la part des automobilistes de 64 ans et plus allait nettement augmenter. Le BPA a présenté et soumis au débat quatre approches de la prévention des accidents de voiture touchant les seniors.
- Sensibiliser et responsabiliser: il s’agit de promouvoir la responsabilité individuelle des seniors et les comportements leur permettant d’accroître leur sécurité (p. ex. renoncer à conduire aux heures de pointe ou de nuit).
- Sélectionner: à partir de 75 ans, les automobilistes doivent se soumettre tous les deux ans à un examen médical destiné à vérifier s’ils sont encore aptes à la conduite. Selon une évaluation du BPA, ces examens n’ont cependant pas d’effet avéré sur l’accidentalité. Il serait plus judicieux de faire un usage ciblé des examens médicaux, en y soumettant les personnes dont on soupçonne, sur la base de certaines observations, que l’aptitude à la conduite est compromise.
- Véhicules intelligents: les systèmes d’aide à la conduite axés sur la sécurité (p. ex. l’aide au freinage d’urgence) sont d’une grande utilité. Les seniors peuvent cependant se sentir dépassés par cette technologie.
- Aménagement de l’espace routier: Aménager des routes lisibles et tolérant les erreurs constitue un important moyen de prévention des accidents, mais cela prend du temps. L’instauration de zones 30 est comparativement beaucoup plus rapide. Conduire moins vite réduit la charge mentale, ce qui profite en particulier aux automobilistes âgés.
Quelles mesures sont les plus efficaces?
Les mesures visant à encourager la responsabilité individuelle des seniors sont opportunes, mais leur effet préventif ne doit pas être surestimé. L’instauration de zones 30 serait plus efficace et profiterait à tous les usagers de la route. La promotion des systèmes d’aide à la conduite recèle également un grand potentiel.
L’avenir des examens médicaux de l’aptitude à la conduite a fait l’objet d’un débat animé. Cibler les examens en y soumettant spécifiquement les personnes dont l’aptitude à la conduite semble compromise pourrait constituer une solution de rechange au système actuel. Il faudrait en outre introduire l’obligation pour les assurances et éventuellement pour les médecins de signaler de tels conducteurs. Pour des raisons de protection des données, il n’est cependant pas sûr que cela soit possible.
Un point a fait l’unanimité, à savoir que les examens médicaux de l’aptitude à la conduite ne peuvent être supprimés sans qu’une autre solution soit proposée. Avant toute chose, il s’agit d’évaluer les effets du relèvement, intervenu en 2019, de l’âge du premier examen.