Pour commencer, les participant·es fixent des semelles arrondies à leurs chaussures, afin de simuler un équilibre précaire. Poignets, chevilles, genoux, coudes sont enveloppés dans des bandages bien serrés, qui permettent de ressentir la raideur des articulations et la baisse de mobilité.
Un casque réducteur de bruit empêche d’entendre distinctement les voix environnantes. Des lunettes aux verres troubles altèrent la vision, réduisent le champ visuel et modifient la perception des couleurs. Le tout est complété par un gilet de dix kilos, qui tire le corps vers le bas. C’est ça, être vieux.
Promenade expérimentale
Ainsi équipé·es de ces accessoires simulateurs de vieillissement, les participant·es partent à l’assaut des escaliers et des couloirs du BPA. Toujours à deux, pour avoir une main secourable en cas de besoin. Car il est déroutant de monter des escaliers en étant vieilli·e de plusieurs dizaines d’années, avec de mauvais yeux et des raideurs articulaires.
Des commentaires tranchés suivent l’expérience: «Il faut absolument un marquage sur le bord des marches. Sinon, je n’arrive pas à les distinguer et je ne me sens pas sûre», déclare d’emblée une participante. Une autre se félicite de la présence d’une main courante.
«Ce test montre comment un environnement sécurisé, par exemple des escaliers ou des garde-corps bien conçus, et un comportement sûr, comme une démarche plus lente, interagissent dans le cadre des mesures de prévention des accidents», déclare le responsable de cours Daniel Blaser, tirant le bilan de l’exercice.
Et de donner des instructions pour une mise en œuvre pratique lors de la conception, de la construction et de l’entretien d’ouvrages de construction: «Éliminer les sources de danger et de faux pas, par exemple en aménageant des entrées à niveau. Pour les escaliers, veiller à ce que la géométrie et l’aspect des marches soient adéquats. Monter des garde-corps et des mains courantes conformes aux normes. Veiller au marquage des nez de marche, à un bon éclairage et, bien sûr, à un entretien régulier.»
À l’issue de la journée, les participant·es repartent avec leur précieux savoir dans leurs communes respectives, Orpund, Andermatt ou Ruggell. Ils s’attacheront à y améliorer la sécurité des installations et bâtiments publics dans l’intérêt général, notamment des plus fragiles.