Le football, sport dans lequel on compte plus de 80 000 blessés, est-il plus dangereux que la baignade ou la natation, activités faisant quelque 13 000 blessés? Peut-on comparer le risque d’accident auquel sont exposés les adeptes de jardinage avec celui que courent les amateurs de bricolage? Il n’est souvent malheureusement pas si facile de répondre à ces questions.
«En effet, la définition de la dangerosité dépend toujours du critère pris en compte, explique Stefan Siegrist, directeur du BPA. Quel critère est le plus important? Le nombre d’accidents graves et mortels? Le risque d’accident calculé en fonction de la durée d’exposition? La probabilité qu’un accident connaisse une issue fatale? Au final, c’est la prise en considération de l’ensemble de ces paramètres qui permet de définir les points noirs en matière d’accidents.»
Majorité des décès recensés dans l’habitat et les loisirs
Dans le sport, selon des extrapolations faites pour 2018, le plus grand nombre de blessés a été enregistré pour le football (80 380) et le plus grand nombre de blessés graves, pour le ski alpin (3880). La létalité (nombre de tués pour 10 000 personnes ayant subi des dommages corporels) s’est révélée particulièrement élevée en natation (13). Notons toutefois que pour de nombreuses activités sportives, comme le base-jumping, cet indicateur est inconnu, faute de données. Enfin, la majorité des accidents mortels ont touché des personnes pratiquant la randonnée en montagne (46).
Pour ce qui est des accidents de la route, les extrapolations du BPA pour 2018 montrent que le plus grand nombre de blessés a été recensé chez les cyclistes (34 100), mais que ce sont les motocyclistes qui ont été le plus souvent grièvement blessés (1540). En ce qui concerne le nombre de tués, ce sont les occupants de voitures de tourisme qui paient le plus lourd tribut (43). La létalité, quant à elle, a été la plus élevée chez les piétons (49).
En matière d’habitat et de loisirs, les chutes constituent clairement l’un des types d’accidents les plus graves et les plus fréquents. Ainsi, en 2018, quelque 287 000 personnes ont chuté si lourdement qu’elles ont eu besoin de soins médicaux; environ 14 000 d’entre elles ont été grièvement blessées et plus de 1700 sont décédées. Au niveau de la létalité, seuls les accidents portant atteinte à la respiration ont été plus lourds de conséquences (489).
Statistique essentielle au travail de prévention
«Status 2021», le recueil de statistiques du BPA, donne une vue d’ensemble de l’accidentalité dans les domaines de la circulation routière, du sport ainsi que de l’habitat et des loisirs. Il permet d’identifier les domaines dans lesquels se produisent de nombreux accidents lourds de conséquences et de déterminer, sur cette base, les axes de travail prioritaires du BPA et les mesures à prendre pour faire baisser le nombre d’accidents non professionnels graves en Suisse.