La routine apporte la sécurité

Un quart des accidents de sport en Suisse se produisent sur la neige. De plus en plus d’enseignants osent malgré tout amener leurs classes dans les camps de sports de neige. Les conseils de sécurité prodigués par l’Initiative sports de neige Suisse jouent ici un rôle non négligeable, comme l’explique la présidente et coach mindset Tanja Frieden, 43 ans. Ce service a été mis au point en collaboration avec le BPA.

Tanja Frieden, à quoi mesurez-vous le regain d’intérêt que suscitent les camps de sports de neige auprès du public scolaire?

Il n’existe aucun sondage national sur le nombre de classes ayant participé à un camp de sports de neige la saison dernière. Deux chiffres nous permettent de constater la tendance: primo, le nombre de camps de sports de neige inscrits au programme Jeunesse+Sport, le principal programme fédéral de promotion du sport de loisirs chez les enfants, a pendant des années connu un net recul avant d’entamer une remontée la saison dernière. Secundo, les offres que nous diffusons sont en hausse. L’année dernière, nous avons attiré 40 000 enfants dans les montagnes. Pour la saison à venir, nous avons déjà permis à 9000 élèves de participer à ces camps. Ce chiffre est sensiblement plus élevé que l’année dernière, mais il y a de la marge vers le haut.

Pourquoi est-il si difficile d’organiser ces camps?

De nombreux facteurs viennent s’imbriquer. Les camps de sports de neige sont réputés chers et fatigants et en plus, il ne tombe pratiquement plus de neige dans les villes en hiver. Souvent, la nouvelle génération d’enseignants ne les a elle-même pas connus et ne peut donc se référer à sa propre expérience. L’obstacle est de taille. S’ajoute à cela le besoin toujours croissant de sécurité dans notre société, doublé d’une exigence de transparence accrue en raison des canaux de communication actuels. Parmi le personnel enseignant, nombreux sont ceux qui craignent d’être blâmés si quelque chose se passe.

Cette peur n’est pas infondée. Si l’on en croit les statistiques, un accident de sport sur quatre se produit sur la neige. Comment GoSnow.ch s’engage-t-elle pour la sécurité dans les camps de sports de neige?

L’assurance qualité est essentielle. Elle commence dès la planification du camp. De manière générale, nous recommandons d’organiser les semaines de sports d’hiver dans le cadre du programme Jeunesse+Sport. Collaborer avec des monitrices et moniteurs qualifiés est plus sécurisant. Nous apprenons aussi aux enseignants comment agir dans un cadre juridique sûr et quelles mesures prendre pour la santé des enfants. Pour finir, nous mettons à disposition des responsables de camp une personne de contact sur place qui connaît l’infrastructure et peut proposer facilement son aide en cas de problèmes.

Et à un niveau plus concret?

Chaque enseignant accompagnant une classe dans un camp de sports de neige reçoit un pack que nous avons conçu avec différents partenaires, dont le BPA. Il contient notamment un livret avec des exercices d’échauffement sur les pistes pour les enfants, mais aussi le kit de cartes «Snow Safety» du BPA et une brochure sur la sécurité dans l’enseignement des sports de neige. Et bien entendu des gadgets et des objets promotionnels pour les élèves.

Vous avez mis en place un fonds pour les écoles aux moyens financiers limités. Investissez-vous des sommes dans la sécurité?

Nous n’agissons pas au niveau des familles, mais soutenons les écoles. L’institution décide de la manière dont les fonds alloués sont utilisés. Nous vérifions le budget et essayons de réduire les coûts du camp ou de combler les manques. Par exemple, nos offres incluent toujours le matériel de location, casque compris, car aujourd’hui 60% des enfants ne possèdent pas d’équipement de ski ou autre.

Êtes-vous d’avis que commencer tôt les sports de neige permet d’évoluer avec une assurance accrue?

De manière générale, moins on pratique une activité et plus elle est dangereuse. La routine apporte la sécurité. C’est pourquoi la promotion durable des sports de neige par les écoles est si importante. Il n’existe bien sûr aucune garantie de sécurité. Si l’on veut absolument éviter les accidents, autant ne rien entreprendre. Les frais de santé grimpent en flèche, parce nous devenons pantouflards et ne faisons plus d’exercice physique. Ce n’est pas une solution. Pour moi, c’est clair: il faut familiariser les enfants suffisamment tôt aux sports de neige. Cela permet vraiment de renforcer la sécurité.

GoSnow.ch

Initiative sports de neige Suisse intervient en tant que prestataire pour les établissements scolaires et comme plateforme pour les enseignants pour toutes les questions touchant aux sports d’hiver. Sur la plateforme GoSnow.ch, elle propose des packs de journées aux sports d’hiver et des séjours en camps de sports de neige. Institution nationale, Initiative sports de neige Suisse utilise toutes les synergies pour offrir aux écoles des prestations à un tarif abordable et regrouper les informations destinées aux responsables des camps. Avec l’augmentation, par la ministre des sports Viola Amherd, des contributions pour les camps de sports de neige à 12 francs par enfant et par jour, l’association a obtenu en septembre un beau succès sur le plan politique. Tanja Frieden, ex-enseignante et championne olympique de snowboardcross, est présidente de l’association.

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