«Qui est responsable de la sécurité ici?» Lorsque Beat Moser, maire de Münsingen (BE), entend cette question, il aimerait pouvoir sortir un miroir de sa poche et le tourner vers la personne. «Vous, moi, nous tous. La sécurité résulte d’un effort commun.» Un peu à l’image d’un orchestre: «La musique n’est belle que lorsque les instruments jouent en harmonie. Et pour que cela fonctionne, il faut un chef d’orchestre.»
1200 «chefs d’orchestre» de ce type officient dans les communes suisses. A Münsingen, il s’agit de Markus Werthmüller. Ce spécialiste en communication et collaborateur administratif pour les projets de construction de la commune a été élu délégué à la sécurité par l’exécutif en août 2022. Il remplace le responsable de l’ARA, Roland Sterchi, dans cette fonction qui représente environ 5 % de sa charge de travail selon les estimations du BPA. R. Sterchi, désormais aux portes de la retraite, avait endossé cette responsabilité voici plus de 20 ans. «Nous avons délibérément prévu le passage de témoin suffisamment tôt afin de pouvoir transférer, durant la phase de transition, les compétences et l’expérience de ce délégué de longue date», précise Moser.
Le BPA prend en charge les frais de formation de base des délégués à la sécurité. Cela inclut notamment une introduction sur le lieu de travail, un cours de base de plusieurs jours ainsi qu’une vaste offre de formation et de perfectionnement. La formation fait en effet partie des quatre compétences clés du BPA avec la recherche, le conseil et la communication.
À Münsingen, la sécurité des 13 000 habitants occupe une place importante. «Le nombre d’accidents est faible et nous entendons qu’il le reste», déclare B. Moser. Jeunes et moins jeunes doivent pouvoir évoluer sans risquer de trébucher ou de rencontrer d’autres dangers. L’administration oeuvre sans relâche pour concevoir les projets de construction, les espaces publics, la circulation routière et les manifestations de sorte à éviter les accidents graves, voire mortels.
Le dossier «Sécurité des aires de jeux» comprenait à lui seul 40 mesures l’année dernière, allant du changement des tapis usés de protection antichutes au remplacement des barres pourries, des défauts mineurs ou majeurs constatés lors des visites régulières du délégué à la sécurité. Évaluer les situations dangereuses simples et formuler des recommandations de mesures font d’ailleurs partie du catalogue d’exigences.
Dans ce contexte, il peut paraître surprenant qu’à Münsingen, un généraliste reprenne les rennes des mains d’un spécialiste, mais seulement à première vue. «Cette évolution était voulue», explique Beat Moser.
Le responsable de la sécurité du travail, par exemple, dispose déjà d’une expertise détaillée suffisante. En ce qui concerne la sécurité des loisirs, il est également possible d’aller chercher ces connaissances auprès de personnes externes telles que les spécialistes du BPA. «Le réseau dont disposait Markus Werthmüller au sein de la commune était un critère de choix fondamental à nos yeux. Une des compétences clés du délégué réside en effet dans la coordination des différents acteurs de la prévention. Il tire les ficelles et garde une vue d’ensemble des processus.»
La communication était la deuxième compétence clé mise en avant par la commune de Münsingen lors du choix du nouveau délégué. Un délégué à la sécurité sert en effet de multiplicateur pour les informations développées par le BPA à son siège de Berne. Il signale les nouvelles campagnes et documentations techniques. Parmi ses autres missions, il informe également la population des risques d’accident et donne des conseils de sécurité pour éviter les accidents de loisirs, en organisant par exemple des stands d’information. «Il est donc tout à fait logique que notre nouveau chef d’orchestre de la sécurité dispose d’une expérience professionnelle dans la communication et le marketing.»